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EFFET DE SERRE. TECHNIQUES ET IMPRÉVISIBILITÉ

ÉVALUATION DE L’ILÔT ACHARD-BLANQUI-ESTRANGERS ET RETOUR SUR UNE OPÉRATION DES ANNÉES 1980. Responsables scientifiques : Amélie FLAMAND, Rémi LAPORTE Financé par le Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA)

Cette recherche, réponse à l’appel à proposition « Évaluation des immeubles à ‘cour couverte’ » lancée par le PUCA en 2016, s’attache à évaluer le bâtiment “D” de l’îlot Achard-Blanqui-Estrangers à Bordeaux conçu par l’agence ANMA, livré en 2015, aussi appelé Origin Nativ. Opération que nous mettons en résonance avec une opération livrée en 1984 par Christian Devillers et l’AUA à Saint-Étienne.

À travers l’évaluation de cette opération contemporaine, l’équipe de recherche creuse une série de questionnements liés aux enjeux de l’expérimentation en architecture suivant deux axes.

Celui des logiques de conception qui irriguent l’expérimentation. Quelles sont les “compensations” offertes par l’architecte pour avoir le droit de déroger à une réglementation ? Quelles sont les incidences du processus d’expérimentation sur la conception du projet ? Les expérimentations plus anciennes (phalanstère au XIXe ; opérations des années 1970-1980) sont-elles mobilisées comme référence ? Création et stratification des savoirs sont-ils compatibles ?

Celui des enjeux et des conditions de l’expérimentation dans le logement collectif. Les opérations antérieures relevaient du logement social. Aujourd’hui, l’opération choisie à Bordeaux relève de la promotion privée : est-ce un élément prépondérant dans la réception, la représentation, les pratiques et usages de cette architecture par ses habitants ? La complexité des opérations de logements et la multiplicité des interférences laissent-elles plus de marge / de jeu à l’imprévu, à l’inattendu, et cela des intentions d’origine jusqu’au temps de l’évaluation ? Les qualités d’habiter et le “climat” peuvent-ils être appréhendés à travers la seule réflexion sur l’innovation technique ?

Cette évaluation qualitative porte un regard à la fois trans-scalaire et diachronique sur l’opération étudiée et sur ses différents contextes. Ceci implique de multiplier les modes d’enquête de terrain (analyse architecturale, analyse documentaire, entretiens et observations, relevés habités, photos, parcours commentés) et de croiser des compétences d’enseignants-chercheurs de différentes disciplines : sociologues, architectes (champs TPCAU et STA). Le protocole proposé tient ainsi compte des acteurs et de leurs pratiques des espaces habités, des formes spatiales et des modes de représentation mais aussi des ambiances et du confort.

Cette recherche est menée en partenariat et en collaboration avec une équipe de l’ENSA-Paris Belleville/IPRAUS, qui travaille pour sa part sur une opération dans la périphérie de Rennes, à Chantepie, conçue par l’agence Hauvette et associés / Atelier Champenois.